Deux étoile
La note de Guide Restaurant
Adresse:
4 rue d'Assas
75006 Paris
Tél: 01 42 22 00 11
Métro
Sèvres Babylone
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Nom du Chef:
Hélène Darroze

Restaurant Hélène Darroze

Hélène Darroze :
Restaurant Exceptionnel Paris / Restaurant Gastronomique Paris / Restaurant Gourmet Paris / Restaurant Paris 6

Réservation Hélène Darroze

Adresse : 4 rue d'Assas, 75006 Paris

Métro : Sèvres Babylone

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restaurant groupe paris

Un sentiment mitigé mais une cuisine d’exception.

Je réserve chez Hélène Darroze pour 6 personnes un mardi pour le samedi à venir.

Je reçois quasi instantanément un charmant e-mail me présentant le Menu de saison « pour découvrir la cuisine d’Hélène Darroze » dont la suite de la pièce jointe m’interpelle puisqu’elle comporte quelques cases vides qui doivent être comblées par les numéros de ma carte de crédit. La phrase qui suit est encore plus surprenante : « en cas de désistement moins de 48 heures à l’avance, votre carte sera débitée d’un montant de 110 euros par personne ».

La pratique étonne et je suis clairement idiot :

Hélène Darroze est en avance sur son temps et je ne devrais pas être formalisé car ce système est habituel aux Etats-Unis (on réserve avec sa carte bleue à la main sinon rien), un site internet s’est même fait une spécialité du débit par carte bancaire pour garantir une table à un client dans un grand restaurant (le site s’appelle Opentable) et les no-show (gens qui réservent, ne viennent pas dîner et ne prennent pas la peine d’annuler leur réservation) sont calamiteux pour les grands restaurants, particulièrement à Paris où les loyers et le personnel sont chers et où 2 annulations à la dernière minute peut compromettre la rentabilité d’une affaire et surtout d’un grand restaurant au nombre de couverts limité.

Je réponds alors l’e-mail suivant : « je ne souhaite pas vous communiquer mes coordonnées de CB hors d’une interface sécurisée pour des raisons évidentes de sécurité. Je vous confirme cependant notre dîner de samedi pour 6 couverts.»

Malgré ma compréhension du principe, je suis sûr d’aller dîner samedi et je refuse donc d’entrer dans le jeu de la réservation par carte bleue.

Le lendemain a 14h, mon portable sonne « allo, restaurant Hélène Darroze, je voulais m’assurer que vous veniez bien dîner samedi.silence gêné.

  • mais j’ai répondu à votre e-mail
  • ah je n’ai pas vérifié
  • c’est un peu osé, votre demande de carte bleue.
  • oui mais nous avons trop d’annulations et nous avons des procédures très strictes, j’espère que vous comprenez.par ailleurs, je voulais vous demander, avez-vous choisi le menu de votre dîner ?
  • non pas vraiment, dis-je en rigolant. je n’ai pas le temps d’appeler tour à tour les 5 personnes qui m’accompagnent pour les interroger sur ce qu’ils auront envie de manger demain soir.
  • d’accord Monsieur »

Non seulement on vous demande votre numéro de CB mais en plus il faut choisir les menus à l’avance.Un peu limite ! Mais là encore, si cela permet à la chef de moins gaspiller de marchandise, de mieux pouvoir prévoir ses achats, après tout pourquoi pas ? La personne n’insiste pas lourdement donc après tout, sûrement a-t-elle raison d’essayer ?

Voilà donc le premier avant goût du mythe de la parisienne surdouée aux deux macarons Michelin, Hélène Darroze, peut-être, avec Pic et quelques-unes, la meilleure femme chef du monde, celle à qui « on ne volera pas ce qu’elle a dansé ».

Le grand soir arrive.

L’accueil au restaurant est féminin et souriant, on nous annonce que l’équipe a organisé pour nous une visite des cuisines et une dégustation d’Armagnac en fin de repas, comme pour compenser le choc de la carte bleue et du choix des menus. On est heureux, on se sent bien et on ne regrette pas notre choix, tout se présente sous les meilleurs auspices, ça va être terrible.

La salle est belle, classique, on s’occupe de nous dès notre arrivée en nous proposant l’apéritif.

Champagne blanc ou rosé, du Dom Pérignon en blanc ou du Cristal Roederer en rosé.

restaurant groupe paris

Une amie opte pour le rosé, je m’interpose en demandant la carte des vins et en proposant une bouteille : nous sommes 6 et je n’ose pas imaginer le prix de 6 coupes de Dom Pérignon ou de Cristal Roederer ! Surtout qu’un de nos convives est temporairement au chômage (-il ne le restera pas longtemps dans les faits-) et nous a demandé discrètement de surveiller l’addition.

La démarche me gêne de voir imposer d’entrée des vins si prestigieux, j’ai l’impression qu’on me force la main, que la chasse aux billets et à l’américain est ouverte. Un choix de 5 ou 6 Champagnes, du petit producteur au Grand Cru Millésimé eût été plus judicieux. Prenez garde donc, si vous prenez l’apéritif chez Hélène Darroze, une serveuse zélée pourrait vous dépouiller d’entrée de jeu pour faute d’inattention !!!!

Les amuse bouche n’ont rien d’exceptionnel ni de critiquable : des gougères comme on en mange partout, un rouleau de feuille de brick au boudin noir, une croquette de poisson façon accra et une bouteille de Champagne Roederer rosé 2000 vendu 135 euros à la carte, c’est le Champagne rosé le moins cher. Un peu dérangeant. On pourrait au moins trouver un Deutz rosé Brut à 70-90 euros ou un Champagne de propriétaire sélectionné par la sommelière, une originalité, une découverte ?

Bref, on arrive à apprécier l’apéritif car l’ambiance et très sympa à table et le lieu agréable.

Pré-entrée au bout d’une heure d’attente : gelée d’huître froide, crème aux haricots maïs. Mise en bouche délicate, forte en huître, on sent le produit de qualité, il y a peut-être un peu trop de crème, un peu trop épaisse mais l’huître est délicieuse et il faut chercher loin pour envisager une critique négative.

Et puis nous attendons, attendons l’entrée qui finit par arriver sur le coup de 22h30, au bout de deux heures pile.

Une soupe de palombes pour moi : le filet saignant, trois ravioles aux abats, quelques croûtons, une soupe pointue, caractéristique de ce noble gibier. Le goût est franc, unique. La viande est exactement cuite comme il faut. Les ravioles sont excellentes, fortes mais bien balancées, la pâte est al dente et fine.

Un grand plat dont la subtilité ne tient qu’au filet et aux ravioles mais qui met diablement bien en avant le gibier sauvage et le magnifie, certes pas à la manière d’un grand créateur, mais grâce à une technique irréprochable. Un plat de tradition, superbe !

Châteauneuf du Pape 2003 impeccable là-dessus, pendant que les autres achèvent leurs foies gras accompagné d’un Bergerac sec incroyable. Car il faut comprendre que comme nous alternons viandes et poissons, nous avons commandé un rouge et un blanc. Nous avons bien précisé que nous changerions quasiment tous de couleur en cours de route au fil des plats.

A côté, mes compères sont donc au foie gras : un pour deux, rôti à la broche dans des feuilles de figues, les autres grillés au feu de bois, ornés d’artichauts poivrade.

Le seul problème car il y en a bien un, tient aux quantités : les tranches de foie au feu de bois font 7 centimètres d’épaisseur et les dames ont du mal finir. Quand au foie pour deux à la broche, c’est.un foie pour deux à la broche.et le foie est entier.c’est bien car tout le monde finit par goûter et le problème de quantité devient finalement une aubaine : voilà un menu dégustation pour chacun avec une belle tranche de foie gras par personne !

restaurant groupe paris

Du coup j’ai droit à une seconde entrée et je dois avouer qu’elle est somptueuse : le foie est à nouveau cuit à la perfection, croustillant de l’extérieur, fondant dedans, il est excellent, le sirop de figue et les figues fraîches s’accordent à merveille. La cuisine est indubitablement de haute volée.

Une nouvelle longue attente succède à l’entrée. Sur le coup de 23h30, les plats suivent : 4 Saint Jacques, 2 carrés d’agneau.

Côté saveurs, c’est l’apothéose : Une Saint Jacques de l’embouchure de la Seine, âgée de huit ans nous dit-on, crème à la truffe blanche et râpée de truffe blanche.

Le produit est sublime et m’était inconnu : la Saint jacques est préhistorique, énorme, peut-être 7 ou 8 centimètres de diamètre et 4 ou 5 de hauteur, un monstre de coquillage !

La saveur est particulière, ce n’est pas celle de la saint jacques ordinaire, celle d’Erquy ou d’ailleurs, la cuisson est parfaite, émotion garantie dans l’alliance avec la truffe, le goût d’ail et de parmesan, la mousse légère. Un très très très grand plat digne d’un trois macarons ou plus, qui relève des ambiances d’exception des meilleurs palaces à la française. On croque de l’Escoffier, du produit d’autrefois, rarissime, cher et bon à l’excès. On dîne à l’Elysée ou à un sommet du G7, on sait qu’on est élu et extrêmement chanceux de pouvoir, une fois avant de mourir, mâcher ce divin coquillage.

Ma bouche demande du vin blanc mais aucune serveuse n’est à l’horizon et nos bouteilles sont stockées dans l’arrière boutique. Je lève le bras quand un serveur passe, il ne me voit pas, chacun reste donc sur sa couleur d’origine, ceux qui étaient au blanc à l’entrée continuent au blanc sur l’agneau, moi j’étais au rouge sur la palombe, je continue au Châteauneuf sur la Saint-Jacques . Pas terrible et grève du service pendant 20 minutes, personne ne passe à proximité et je n’ai ni envie de crier ni de me lever et de traverser le restaurant, c’est dommage quand la cuisine est à ce niveau.

Je dois demander à ma femme qui a pris du Bergerac sur son entrée, de me passer son verre pour enfin déguster le vin blanc (vraiment épatant de structure et de concentration malgré le fait qu’il est chaud, à température ambiante) dont nous aurons probablement laissé une demi bouteille pleine tant nous avons été oubliés. Et d’un naturel optimiste, je remarque plus fréquemment les bouteilles à moitié pleines qu’à moitié vides.

L’addition est normale pour un deux macarons (207 euros par tête).

La visite de la cuisine est oubliée, la dégustation d’Armagnacs n’aura pas lieu, les promesses, les sourires et les serveuses envolés, on s’en va à la fin un peu la queue entre les jambes mais le palais exceptionnellement satisfait.

Il est une heure trente du matin et il aura fallu 5 heures pour enchaîner un entrée plat dessert sublime à la carte et une série de petites frustrations, comme un rendez-vous manqué avec Hélène Darroze.

L’essentiel cependant, n’est-il pas d’avoir goûté sa cuisine exceptionnelle ?

  • Concrètement nos conseils si vous allez au restaurant Hélène Darroze Paris 6 :
  • éviter les vendredis et samedis soir, préférer un soir de début de semaine ou un midi pour un service plus rapide, sinon optez pour un menu plutôt qu’à la carte dont les temps de service sont trop longs les soirs d’affluence
  • bien demander ou vérifier les prix des apéritifs ou vins avant de commander pour éviter de vous voir servir un flacon exceptionnel hors de prix
  • les quantités étant pantagruéliques, une formule entrée plat suffit et les entrées de foie gras sont comme chez les Costes, « suffisantes pour deux »

Nous publions l’avis que Martine et Jean-Pierre nous ont envoyé par email :

Les articles sur Héléne Darroze vous font rêver. Gardez vos rêves intacts en restant chez vous. Sublime dessert tout chocolat et service impeccable. Mais le reste n’est qu’une suite de critiques unanimes ( 4 personnes à notre table et 4 autres à la table voisine ). L’entrée du restaurant se fait par un sas noir et étroit, ni festif ni accueillant. Le cadre est moderne et froid. Le musique de fond digne d’un supermarché. La climatisation est glaciale. Les tables basses et sièges profonds sont très inconfortables et nous obligent à manger pliés en deux. La vaisselle se veut originale et n’est pas pratique à utiliser. Le pain ressemble à de la boule de soldat. Les vins sont extrêmement chers et les quantités des mets servis sont un peu limites pour un appétit normal. Nous avons mangé en entrée un fois gras compact et sec, suivi d’une assiette de merlu dont il n’y a rien à dire de spécial, puis le dessert au chocolat.

Réservation Hélène Darroze

Adresse : 4 rue d'Assas, 75006 Paris

Métro : Sèvres Babylone


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*numéro valable 4 minutes 1,34 euro/appel + 0,34 euro/minute

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