Restaurant Les Fils à Maman

C’est l’histoire de quatre copains gourmands qui ont eu le projet d’ouvrir un resto. Ensemble, ils ont une idée en tête : faire revivre nos plats d’enfance, ceux que l’on mangeait à la cantine ou chez maman. Les Fils à Maman, justement, c’est le nom de leur adresse à Paris, près des Grands Boulevards (75009).

La première, car depuis, l’affaire s’est agrandie avec Le Club des 5 et Le Petit Resto dans la Prairie. Je sais ce que vous vous dites, ils sont forts en jeux de mots ces gars là. Et il faut les voir, les clients nostalgiques qui se précipitent à table pour commander les Babybels panés ou le cordon bleu revisité avec une vraie belle pièce de viande et une tranche de fromage à raclette. L’envie de retrouver les saveurs du temps où l’on était petit et de faire oublier les éprouvants souvenirs de la cantine, sans doute.

Ce lundi soir, il fait doux, assez pour s’installer en terrasse. C’est Nicolas, l’un des quatre patrons qui nous sert. Tout de suite, on se sent à l’aise, pas de service tiré à quatre épingles, ici on se tutoie, c’est comme à la maison.

Soupe du jour : pastèque, menthe et tomate. Si simple et évident que je me demande comment j’ai pu ne pas y penser. Elle est servie froide bien sûr, et colle parfaitement à la météo. L’équilibre entre les saveurs sucrées et salées est bien tenu, je suis ravie.

De l’autre côté de la table, c’est nettement plus terroir. Planche de charcuteries (c’est la version petite, vous imaginez la « big »). Terrine, saucisson, jambon cru, mon ami se régale et malgré ses doutes, il en arrive à bout. Côté boisson, c’est Perrier et sirop d’orgeat, un petit plaisir que je m’offre. Bah quoi, on retombe en enfance ou on n’y retombe pas.

Poisson pané en croûte d’herbes et gratin de coquillettes aux petits légumes. Poisson à chair blanche, on dirait du cabillaud, très bien cuit, mais légèrement fade, je dois ajouter un coup de sel et de poivre. Jolie panure sinon, le plat donne envie. Petit gratin de pâtes, là je sens vraiment le fait maison, on dirait celui que je prépare à mes petits neveux.

Méga cheeseburger au cheddar (existe en version Bleu de Bresse et Raclette), frites et coleslaw. Mon ami fait moins le malin, faut dire, après la planche de charcuterie, faut avoir de l’appétit. Frites bien croustillantes et peu grasses. Léger bémol sur le steak, bien bien cuit. Terrassé par le terrible cheeseburger, il ne termine pas son assiette, « rempli » qu’il se dit.Ca n’empêche pas le bougre de me suivre pour le dessert que l’on décide de partager.

Alors que j’hésite devant la carte (« L’œuf Kinder sur lit de pomme, il est en chocolat à ton avis ? », Nicolas le co-patron coupe court à mes tergiversations : « Prenez le sablé de petits Lu, c’est le meilleur ». Des biscuits, des bananes et du Nutella, le tout recouvert d’une montagne de chantilly ? Soyons fous, on le fait ! Et bien nous en a pris, parce qu’il faut bien le dire, même si le Nutella c’est mal, c’est quand même trop bon.

  Les sablés sont tassés, sans doute soudés au beurre (hé hé). Quand on enfonce la cuillère, le tout s’écrase et le Nutella déborde : jouissif. Côté goût, tout est dans l’intitulé : enfantin, régressif, bon et bien gras, on n’en fait qu’une bouchée à deux.

Vous conseillerais-je d’aller dîner chez Les Fils à Maman? Pardi, oui ! Parce que c’est drôle et décalé. Attention, ne vous attendez pas à de la « grande cuisine », mais c’est rafraîchissant, et puis on est content de retrouver de la Vache qui Rit, du chou farci et autre nuggets de poulet à la carte d’un resto, ça change. Que les plus classiques se rassurent, on trouve aussi de bons plats de viande, du tartare de saumon et autres mets moins régressifs au menu. Faites-vous plaisir, vous prendrez bien un petit Mikado ou une Paille d’Or ?