Restaurant Le Quinzième

Légère déception chez le chef Cyril Lignac, animateur vedette de M6 et de l’émission « Oui Chef » et dont on attend tant !

Pourtant, tout débute bien : le cadre du restaurant le Quinzième est moderne et soigné, on s’y sent bien, le décor vaut largement une étoile à guide restaurant . La mosaïque noire, les fauteuils stylés, la grande ardoise du fond de la salle, tout est design et étudié pour ravir les yeux.

A noter le restaurant le Quinzième dispose d’une grande terrasse (voir les restaurants terrasses de Paris) calme à deux pas du siège de France Télévision qui doit pouvoir accueillir au moins 60 couverts aux beaux jours.

L’amuse bouche est moyen. On nous annonce une « purée d’artichaut et céviché de gambas »

Ouh là là l’intitulé est travaillé, c’est que ça doit être bon. En fait de cela, la purée d’artichaut est fidèle à l’artichaut, sans plus, et deux morceaux de crevettes roses de 5 millimètres de long se battent en duel, plongées au fond du verre. Comme quoi un intitulé compliqué et prometteur peut cacher un plat simple, bon certes mais pas forcément génial.

Pour suivre, je choisis les «  ravioles de foie gras de canard et champignons sauvages, bouillon de truffe blanche et pomme craquante ».

La pomme craquante ce sont deux chips qui, même s’ils sont faits maison restent des chips classiques et trônent sur les ravioles : là encore on cherche à faire sérieux, compliqué, épatant alors qu’on utilise juste des synonymes pompeux du mot « chips » et que cela apporte peu au plat (on se demande ce qu’ils viennent faire là les chips, vous en mangez souvent vous avec du bouillon de truffe blanche ???). Les ravioles de foie gras sont bonnes, la pâte est fine, le foie gras parfumé et accompagné de champignons, girolles jaunes probablement. C’est bon. La truffe blanche donne un parfum délicieux au bouillon et une odeur caractéristique et puissante, sa présence s’avère cependant limitée et on se met vite à la chercher dans le plat.

«  Brochette de Saint Jacques fumées au chorizo Bellota, douceur de patate douce à la noisette ». Les Saint Jacques sont bien cuites, un bon point. Par contre, le chorizo est taillé ultra fin, roulé autour d’une tomate confite. 5 coquilles, 3 cuillers à soupe de purée de patate douce (pourquoi « douceur » de patate douce ?), un petit verre avec du lait à la noisette. Il s’agit de mélanger le tout, de faire tourner les saveurs. Pas mal, on l’avoue.

Bref, c’est à nouveau bon bien que les saveurs soient franches et pas au niveau de la première étoile à guide restaurant.

C’est dommage, Cyril Lignac, on aime tellement l’homme et sa façon sympa de décomplexer la grande cuisine qu’on est un peu déçu, on s’attendait à beaucoup mieux mais après tout peut-être est-ce de notre faute, nous avions trop espéré ?

Et puis l’avant dessert à la carboglace fumante est très à la mode chez cette nouvelle génération de chefs. Dans le verre qui fume, on trouve une cuiller à soupe de sorbet et quelques dés de fruits exotiques, très bon, tout cela, à quoi viennent se mêler des pépites de truc qui pétille et crépite en bouche comme les bonbons qu’on achète aux stands Haribo et que j’ai trouvé gâcher un peu le dessert.

Mon fils de 7 ans aurait adoré, mon neveu de 17 s’en serait amusé avec malice mais si l’on fréquente régulièrement les grands restaurants il faut aller chez Cyril Lignac en curieux, avec l’envie de s’attabler à une belle terrasse de restaurant dans le quinzième, sans s’attendre à un festival gastronomique comme au Carré des Feuillants ou au Meurice, juste pour le plaisir de manger entre amis une cuisine clin d’oil rigolote, médiatique, jeune et dans le vent.