Restaurant Maison Jacques Decoret

Jacques Decoret, grand restaurant à Vichy, Allier, est un futur « Grand »

Grand, Jacques Decoret l’est certes déjà car sa cuisine exprime une personnalité audacieuse et séduisante, son talent un style immensément nouveau et unique ; Seule la reconnaissance encore limitée du public et ses moyens financiers ne font peut être pas encore de lui un membre du cercle fermé des grands cuisiniers, ceux qui marqueront l’histoire de la gastronomie.

Car côté saveurs, présentation, originalité, innovation, Jacques Décoret est probablement à la tête et à la pointe d’un vrai recommencement et d’une nouvelle génération de chefs.

Je n’aime pas le terme de révolution et elle serait malvenue : la cuisine de Jacques Décoret n’a rien de révolutionnaire. A partir des produits les plus nobles (foie gras, pigeon de chez Miéral) et souvent traditionnels (châtaigne, huître, escargots et beurre persillade, friture), elle amène à des associations de goûts nouvelles, très savamment orchestrées, longuement étudiées d’où découlent des plats parfaitement exécutés : c’est inédit, précis et fort.

Pendant les 12 services du menu confiance de Jacques Décoret à Vichy, il n’y a pas eu une seule erreur de cuisson, pas une association de goûts contestable. On sent une créativité achevée, une rigueur irréprochable dans les accords, un respect des traditions culinaires, des produits et des terroirs.

Ce sentiment idéal, on l’éprouve très peu souvent. Le long d’un menu, on croise tout le temps le détail de trop, la prouesse « technique » incompréhensible, le plat fait par un chef pour des chefs, le nom du fruit qui n’endimanche un produit que parce qu’il sonne japonais, ou bien encore la même base servie deux fois parce qu’on n’a qu’un fond de veau pour dresser le bar et le canard. Et c’est sans compter les erreurs et approximations : un poisson trop cuit, un ratage, un « rouget à la confiture de coing » qui laisse perplexe, une sauce chocolat trop sucrée ou un plat simplement pas au niveau du chef. Au cours d’un repas, cela arrive quasi systématiquement.

Ce n’est pas arrivé chez Jacques Décoret, étonnant non ?

Une nouveauté: cinq chambres à 180€, petit déjeuner 18€

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